Ensuite, j'en ai écrit les paroles durant l'été 2010.
J'ai enfin proposé l'idée de la pochette et de l'affiche "40 ans toutes ses dents" toutes deux réalisées par mon fils Tangui, maquettiste et professeur d'arts plastiques.
Christophe redescend en première ligne, en pendant de Konan qui sont tous deux parmi les cinq membres du groupe à pouvoir bouger loin de leur base (clavier et batterie) ou de leur ampli (guitare) et balayer ainsi l'espace scénique,
ce qui n'est pas le cas de Gégé et Freddy, nécessairement coincés presque tous le temps derrière sa batterie pour le premier et ses claviers pour le second,
ce qui est également difficile pour Jean-Luc qui veut rester à proximité de son ampli.
Les positions des 3 Jean sont inversées de la cour au jardin, pour rompre les habitudes routinières qui s'installent dans une scénographie trop longtemps immuable.
La disposition en fer à cheval clavier/batterie/basse-guitare autour d'un praticable permet aux solistes de l'avant-scène d'avoir une meilleure complicité avec Freddy, Gégé et Jean-Luc, et offre un plateau permettant de varier la scénographie.
Comme les précédents, les costumes ont pour but d'être une seconde peau, un visuel qui exprime la musique de TRI YANN.
Comment mieux la définir que comme pratiquant le principe de la douche écossaise, soit tour à tour sérieuse et déjantée, contemporaine et ancienne (voire baroque, la plus belle époque d'invention du visuel dans le spectacle musical et théâtral), celtique en général et bretonne en particulier etc.
Les costumes doivent être l'illustration de ces entrechocs et d'autres, exprimer aussi l'univers enfantin puisque notre public réunit les 7 à 77 ans (animaux humanisés, héros gentils et méchants) et illustrer le plus possible le dernier album, puisque désormais interprété en scène.
On retrouve donc :
Et puis, l'ouverture aux autres temps de l'histoire de la musique et aux autres disciplines artistiques : le théâtre, la poésie, le conte, la mode et son histoire, voire la danse ; l'intérêt aussi pour les outils que sont la mise en scène et la scènographie, le beau son et la belle mise en lumière.
Tout cela m'a convaincu progressivement depuis 20 ans que le spectacle vivant poussait les portes de l'interdisciplinarité.
J'étais aux Printemps de Bourges il y a quelques jours, frappé de voir que les meilleurs se mettaient brillamment en scène avec une grande précision, étaient subtilement éclairés, costumés avec sens.
J'en tire du moins la satisfaction que nous ayons été pionniers dans cette attitude, raison essentielle de notre survie à 40 ans, après des premiers temps folkeux et cool où il était de bon ton de ne pas se préoccuper de toutes ces choses extra musicales et considérées comme artificielles.
Comme si l'activité artistique pouvait se dispenser du dépassement de soi-même, voire de l'auto-viol qui font la créativité !
Chacun amène sa pierre à l'édifice, en fonction de sa culture, de son éducation, de son évolution, chaque jour est une remise en cause.
Un deuxième moment d'émotion intense,lorsque nous avons joué ARE VARO (un des titres du Vaisseau de Pierre) avec l'ONPL :
Un orchestre symphonique qui gronde, qui nous transporte au delà du réel, une vague fantastique et majestueuse...
Comment ne pas repenser à cette petite idée de départ enregistrée sur mon petit magnéto 4 pistes.
Je pense que le groupe me connait mieux et sait plus précisément ce que je peux apporter.